Le 9 août 1969, Sharon Tate, épouse de Roman Polanski et enceinte de huit mois, est assassinée dans sa maison de Beverly Hills par plusieurs membres de la « famille », la secte dirigée par Charles Manson. « Il n’avait jamais tué de femme jusqu’ici et il se dit que c’était vraiment une besogne répugnante. Quelque chose qui vous mine le moral. Qui vous fait sentir tout petit et méchant une fois qu’on a frappé. » (p. 125)
Cette terrible histoire est un fait divers qui a secoué l’Amérique et horrifié plusieurs générations. Simon Liberati imagine les jours avant le supplice de Sharon Tate, mais aussi les jours qui ont suivi. Il nous fait plonger dans le quotidien de la « famille », nous frotte aux femmes et aux hommes puants de la secte et regarder Charles Manson droit dans les yeux. « Il était le Fils de l’Homme (Man-Son), une réincarnation de Jésus-Christ redescendu sur terre pour aider une nouvelle humanité à naître. En cela, il n’obéissait qu’à un seul maître. Soi-même. Jésus-Christ réincarné, c’était le sens de son nom : Charles Willis Manson, Charles will is man son. » (p. 82) Le malaise est immense et pourtant, pourtant, impossible de poser le livre ou de détourner le regard. On veut voir la lame s’enfoncer, on veut entendre les appels au meurtre et on veut sentir l’odeur du sang. Avec une chanson des Beach Boys en fond sonore. Hypnotique. Fascinant. Glaçant.