Roman de Gaïa, illustrations de Rafaël David.
Lucas voudrait un animal, mais sa maman est réticente. Pas question d’avoir un chat, un chien, un perroquet ou encore moins un serpent dans l’appartement. Avec la complicité de sa grand-mère, il reçoit un lapin pour son anniversaire. « Lucas en est sûr, Pilou est son meilleur ami pour la vie. » (p. 30) Hélas, passés les premiers moments de grande complicité, Lucas se désintéresse de Pilou et s’agace de ses bêtises. Persuadé que Lucas ne l’aime plus, le petit lapin tente sa chance dans le grand monde, mais comprend bien vite qu’il n’a pas sa place dans la nature.
Le message est clair et permettra sans doute à des enfants de bien réfléchir : un animal n’est pas un jouet que l’on peut délaisser sans conséquence dans une chambre, ou encore moins abandonner s’il devient gênant ou encombrant. Un animal à poils, à plumes ou à écailles est une responsabilité, un engagement que l’on prend pour plusieurs années. Alors, attention aux coups de tête ou aux coups de cœur : il est facile de se laisser attendrir par une petite bête, surtout en cette période de fêtes, moins de s’en occuper au quotidien. En ce sens, l’histoire est bien faite, mais une partie du message me gêne. En effet, le livre montre Pilou et un chien se reprochant de ne pas répondre aux attentes de leurs maîtres. Ce n’est pas ainsi que la relation doit fonctionner. Certes, il faut éduquer les animaux domestiques qui entrent chez nous, mais pas espérer en faire en marionnettes. Chaque animal a son caractère et son identité et il ne faut pas vouloir le modeler à l’image de son maître.
La fin de ce roman me plaît cependant beaucoup et encourage les jeunes lecteurs à se tourner vers les refuges plutôt que d’acheter en animalerie. Moi qui soutiens le mouvement Adopt, don’t shop, je peux qu’encourager la démarche ! Enfin, dernier bon point pour ce petit ouvrage : il est adapté aux lecteurs dyslexiques grâce à la police d’écriture qui accentue certains jambages et courbes pour éviter toute confusion entre les lettres.