
Roman de Jean Hegland.
Quinze ans ont passé depuis que Nell et Eva ont décidé de brûler leur maison et de s’enfoncer dans la forêt. Leur fils, Burl, n’a jamais connu le monde d’avant. « Un enfant dont les deux mères sont sœurs, et les seuls êtres humains vivants qu’il a jamais connus. » (p. 7) Pour lui, le temps passé, ce sont des vestiges étranges, souvent inutiles. La forêt est son univers tout entier : il la connaît, il la comprend, il sait comment y vivre. Mais la forêt, c’est aussi une frontière : qu’y a-t-il au-delà ? Pour l’adolescent, la seule compagnie de ses mères, des arbres et des animaux ne suffit plus.« Je ne dis pas que je n’aime pas ce que j’ai, juste que je ne peux pas stopper mon désir grandissant d’avoir davantage. […] Ce que je désire vraiment, ce n’est pas avoir plus que ce que j’ai, mais le partager. » (p. 13) Alors que la sécheresse s’éternise, Burl se demande si, comme au solstice précédent, il apercevra des lueurs dans la plaine et s’il parviendra enfin à convaincre ses mères de se rapprocher d’autres humains. Hélas, bien que rude, la vie solitaire dans la forêt est bien plus sécurisée que toutes les communautés humaines. « La seule chose pire que de savoir qu’il n’y a plus personne sur terre, c’est de savoir que les personnes qui restent sont des personnes qu’on ne souhaite pas rencontrer. » (p. 161)
La suite de Dans la forêt est un très bon roman. Donner la parole à Burl est parfaitement logique : ce monde est le sien et il lui appartient de le décrire, voire d’inventer les mots pour le dire. Puisque l’ancien monde n’existe plus, les anciens mots ont perdu leur sens et tout est à reconstruire, y compris le savoir qui s’éloigne des livres. Le récit renoue avec des chapitres du premier roman et apporte certains dénouements bienvenus, ainsi que des ouvertures qui laissent toute la place à l’imagination.
De Jean Hegland, je vous conseille également Apaiser nos tempêtes.
Tu me donnes vraiment envie de les lire.
GO GO GO GO !!
Oui, mais avec ma PAL, ce n’est pas facile, hein ! 😂