
Roman de Nathalie Dargent et Colonel Moutarde. À paraître le 1er octobre.
La récolte familiale de melons a été ravagée par des nobles capricieux et leur mère est injustement emprisonnée : Charlie et Robin Pissenlit rejoignent la Désobéissance et cherche le seigneur Carnage, seul prisonnier à s’être jamais échappé de L’Enclave-aux-Guêpes. Dans le sillage des jumeaux, ce sont les pouilleux qui, une nouvelle fois, appellent à plus de justice. Le royaume de Vulpina souffre sous la férule de la reine Guinevère Ire, prompte à infliger la punition de la Tranche. En dépit du discours officiel qu’elle tente d’imposer, les Fratasies racontent les exploits des courageux et entretiennent l’espoir. L’esprit généreux de Rufus Guilhon d’Aze, noble lièvre qui a partagé ses terres avec les pouilleux, subsiste et la société très cloisonnée de Vulpina se fissure. « On nous prend pour des Désobéissants ? Parfait ! On va rejoindre les rebelles, faire évader maman, et botter le cul des menteurs. » (p. 94) Le courage des enfants s’oppose aux vilenies des adultes, et le cœur juste de la nouvelle génération fait battre la révolte.

C’est avec un immense enthousiasme que j’ai suivi les aventures des enfants Pissenlit. « Sa sœur et lui, c’est pareil. Et c’est pour la vie. » (p. 25) Des lapins, jumeaux de surcroît : je ne peux pas résister. Le roman présente une galerie de personnages, chacun caractérisé avec finesse. J’ai apprécié les personnalités opposées des jumeaux, mais leur amour réciproque inébranlable. L’objet-livre est une réussite, déjà par ses illustrations mêlant esthétique médiévale et folklore japonais : le jaspage est une merveille ! Il y a le caractère protéiforme du livre. Le roman laisse place à des pages de bande dessinée, un plateau de jeu, des planches de personnages comme dans un jeu de rôle, les règles d’un sport collectif ou encore des recettes (que je ne tenterai pas de reproduire…). Ce format multiple est éminemment ludique et stimulant : un·e jeune lecteur·ice qui peinerait à se concentrer longtemps sur la narration peut rester attentif grâce à la diversité des supports qui racontent l’histoire. Enfin, l’humour fait mouche et contrebalance les passages plus durs. J’aime que le langage ne soit pas artificiellement policé : quand les jumeaux parlent, j’entends bien des enfants. Et s’il y a bien une chose qui, après les lapins, me fait toujours sourire, ce sont les flatulences, alors une combinaison des deux… « Deux misérables gamins sentant le melon et le prout de lapin. » (p. 212) Hâte de découvrir la suite de ce roman d’aventures et de suivre la famille Pissenlit dans sa quête de justice !
Ça a l’air très chouette !
Oh oui !!! Original, vraiment ludique et très bien construit.