Julien est un jeune homme sérieux, à la vie réglée selon une monotonie souhaitée et entretenue. Sa seule fantaisie est de jouer de la flûte le soir, en regardant la grande maison d’en face qui semble comme morte. Puis arrive Thérèse, jeune fille fraîchement sortie du couvent. En rentrant chez ses parents, elle réveille la maison et enflamme le sang de Julien. Dès lors, le célibataire gauche ne pense plus qu’à celle qu’il croit inaccessible. « Son amour n’allait pas sans de grandes luttes. Il se tenait caché pendant des semaines, honteux de sa laideur. Puis, des rages le prenaient. Il avait besoin d’étaler ses gros membres, de lui imposer la vue de son visage brûlé de fièvre. Alors, il restait des semaines à la fenêtre, il la fatiguait de son regard. » (p. 32) Hélas, quand Thérèse s’offre enfin à l’adoration de Julien, ce n’est rien de ce que le jeune homme imaginait.
Chez Zola, les amours interdites finissent mal en général. Celui-ci ne fait pas exception et ses victimes ne sont forcément les plus coupables. Bref, c’est du Zola : ample, généreux, cynique, et je ne m’en lasse jamais. Par bonheur, je découvre avec cette nouvelle le recueil Le capitaine Burle dont je n’avais jamais entendu parler. Youpi, Mimile ne m’a pas livré tous ses secrets !