Sous-titre : Poésies visuelles et jeux de (mauvais) caractères
Dans la préface, Maurice Barthélémy nous rappelle que « la forme fait le fond, et inversement. La typographie a autant d’importance que la phrase. » Dans une mise en page qui rappelle la collection Blanche des éditions Gallimard, l’autrice-artiste s’amuse avec l’espace et avec la langue. Entre jeux de mots et marges malmenées, elle laisse entendre sa délicieuse misandrie décomplexée. « Sachez qu’à l’origine, le mot ‘virgule’ signifiait ‘petite verge’. Pensez-y la prochaine fois que vous la mettrez n’importe où. » C’est un vrai plaisir d’explorer ce livre féministe et inclusif !
L’ouvrage se fait joliment vachard, voire piquant à l’encontre des intellos poseurs et des snobs de la culture. Les bobos germanopratins ne sont pas interdits d’accès, mais s’ils peuvent baisser d’un ton, c’est mieux ! Et soudain, une fulgurance simple et follement poétique traverse la page. « Le mot ‘sexes’ est un palindrome, et je pense que c’est très beau qu’on puisse le lire en va-et-vient. »
D’aphorismes en fantaisies typographiques, l’Indéprimeuse nous entraîne dans son univers original et drôle.
Je vous laisse avec quelques extraits.
« Scoop : la fameuse intuition féminine était en fait de l’intelligence. »
« La réponse à toutes les questions que vous vous posez est soit «’le patriarcat’, soit ‘le vinaigre blanc’. »
« Rappel : un féminisme qui ne dérange personne, ce n’est pas du féminisme. C’est du marketing. »
« Il n’y a pas de filles faciles, il n’y a que des filles qui ont envie. »
« Femme : avec un ‘e’ prononcé ‘a’, on a tout de suite su qu’on allait rien nous simplifier. »