Jeune marié, Dominique Ingres s’installe à Naples et peint avec passion, même s’il désespère de saisir la beauté de la femme. « Un portrait de femme, c’est infaisable. Depuis cinquante ans, pour moi, c’est à en pleurer. » (p. 26) Un soir, dans une ruelle, il rencontre une femme d’une surprenante beauté qui accepte d’être son modèle. Commence alors la peinture de La dormeuse de Naples, toile tristement célèbre de l’artiste puisqu’elle a disparu. Pour Ingres, cette belle italienne est la perfection : « La promeneuse napolitaine m’avait paru sortie toute nue de mon cerveau. J’avais devant moi la seule femme qu’il me plaisait de peindre. Ma belle idéale. Tous les points de son corps appelaient ma ferveur. Si je l’avais peinte à loisir, on aurait vu en elle la femme parfaite, celle qu’on veut posséder toute entière. » (p. 28) Hélas, la belle idylle artistique s’éteindra brutalement et le tableau sera perdu.
Le deuxième chapitre est tenu par Corot qui, dans sa jeunesse, a aperçu le tableau et n’a eu de cesse de chercher le modèle, obsédé par la perfection de cette femme. Enfin, le dernier chapitre est écrit du point de vue d’un peintre anonyme, ami de Géricault qui a possédé le tableau et le dissimulait jalousement.
Ce roman est très court, mais l’ennui a largement le temps de s’installer. J’ai trouvé l’histoire parfaitement insipide et artificielle. S’agissant de tableau fantasmé, j’ai de loin préféré Le chef d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac. Je n’ai pris aucun plaisir à cette lecture qui n’a présenté, à mes yeux, aucun intérêt.
Pour conclure, je retiens seulement une citation assez intéressante sur l’art et la nature.
« L’étude ou la contemplation des chefs-d’œuvre de l’art ne doit servir qu’à rendre celle de la nature plus fructueuse et plus facile : elle ne doit pas tendre à la faire rejeter car la nature est ce dont toutes les perfections émanent et tirent leur origine. » (p. 11)