
Bande dessinée de Stan Sakai.
Deux samouraïs du clan Ogawa sont assassinés en pleine nuit : l’objet qu’ils transportaient a disparu et suscite des convoitises aux motivations différentes. Miyamoto Usagi aide les inspecteurs Ishida et Nii dans leur enquête. Rapidement, ils comprennent que l’affaire pourrait être un scandale politique. « Il y a un décret du shogunat pour débusquer les kirishitan. […] C’est une religion étrangère introduite par les bateaux à voiles noires. On raconte qu’elle s’éloigne de nos propres croyances, comme la divinité de notre empereur. Ils placent la loyauté envers leur dieu unique au-dessus de la loyauté envers le shogun ! » (p. 26) Quel est donc l’objet que des chrétiens tentent de récupérer et que les représentants du shogunat veulent détruire ? Ce qui est certain, c’est qu’une fois encore, le ronin aux longues oreilles prête ses lames aux justes causes. Aidés du voleur Nezumi, brigand au comportement noble, Ishida et Usagi espèrent protéger ceux qui le méritent. « Je refuse de persécuter quelqu’un sous prétexte que ses croyances ne sont pas les miennes. » (p. 98)
Dans cet album, aucune trace de folklore japonais : nous sommes les deux pieds dans la réalité historique, face aux persécutions subies par les chrétiens au Japon. Mais qu’importe la religion qui est mise à mal, ce qu’il faut retenir, c’est que le pouvoir en place tremble toujours quand des minorités osent exprimer une pensée divergente, et qu’au lieu d’accueillir la différence, les puissants répliquent par l’intolérance. Les dernières pages du 33e album des aventures du beau lapin samouraï m’ont profondément émue et j’ai hâte de lire la suite. « Une personne peut être jugée pour ses croyances, mais elle ne doit être arrêtée que pour ses actions. » (p. 136)