Nasser a quitté son pays en guerre pour vivre en Arabie Saoudite. Dans la ville de Djeddah, il lave des voitures pour gagner sa vie. Pour Nasser, le quotidien est en noir et blanc. Le blanc, c’est la couleur du vêtement des hommes qui se pressent sur le chemin de la mosquée. Le noir, c’est la couleur de la robe des femmes, ensevelies sous le tissu, retranchées du monde et soumises à toutes les suspicions. Dans cet univers, les hommes assoiffés de désir ont l’habitude de s’attacher les services de jeunes garçons pour attendre jusqu’au mariage. Lassé de cette existence, Nasser ne peut cependant rien faire pour y échapper. Du moins le croit-il. Un jour, il reçoit un message d’amour d’une inconnue. Le geste même de cette femme est sacrilège. Nasser décide de braver tous les interdits, les chefs religieux et la police des mœurs. Prêt à tout, il sacrifie sa sécurité pour vivre pleinement la passion qui s’offre à lui.
Voilà un texte puissant. Chaque page est pleine d’une sensualité sauvage, mais aussi d’une frustration terrible. L’auteur a décrit avec talent le quotidien des musulmans dans l’Arabie Saoudite des années 80. Chaque lettre échangée entre le héros et son habibi (son amour) vibre d’une poésie digne du Cantique des Cantiques. La fin du livre, que je me garderai bien de révéler, est empreinte d’espoir pour tous les amants. Il n’y a pas d’amour impossible, ni de passion inutile. Tel est le message de l’auteur. Voilà un livre qui va circuler dans mon entourage!