Roman de James Cain.
Franck Chambers s’arrête à la taverne des Chênes-Jumeaux. Immédiatement, il tombe fou amoureux de Cora, la femme du propriétaire, Nick Papadakis. Franck et Cora deviennent très rapidement amants et décident de se débarrasser du mari. Leur premier plan échoue et Nick s’en sort. Décidés à vivre ensemble, ils pensent pouvoir quitter le restaurant et parcourir les routes, mais la vie de vagabond n’est pas faite pour Cora. Leur seule chance d’être ensemble, c’est de tuer Nick. Le plan est simple, parfait, mais les amants criminels ont bien du mal à se tirer des griffes de la justice et de leur méfiance réciproque.
La bestialité des amants est présente à chaque page. Une morsure, un coup de poing, une bousculade, la relation adultère se résume à des étreintes brutales et immédiates. La rancœur qui remplace l’amour m’a beaucoup rappelé les sentiments troubles qui réunissent Thérèse Raquin et Laurent.
Le récit est mené par Franck, à la première personne. C’est une confession désabusée et détaillée. Il n’a plus rien à cacher. Il libère sa conscience sans se donner le beau rôle et sans protéger personne. Petite interrogation à la fin du livre: quel est le sens du titre, The Postman Always Rings Twice en anglais?
La préface d’Irène Nemirovski est très belle. J’aime lire des avis d’auteurs sur des écrits d’autres auteurs. Nemirovski ne fait pas une critique académique. Elle ne détaille rien, elle suggère. Elle met en opposition l’œuvre de James Cain et le roman de Louisa May Alcott, Little Women, ou Les quatre filles du Docteur March en français. Elle déplore particulièrement la mièvrerie du texte d’Alcott et se réjouit de la puissance du roman de Cain.
J’ai hâte de voir une adaptation cinématographique, que ce soit celle de Tay Garnett ou celle de Bob Rafelson. En attendant, je conseille ce livre qui se lit très rapidement.