Lors d’une soirée mondaine, Lord Arthur Savile rencontre un chiromancien qui lui fait une terrible prédiction : il tuera un homme. Épouvanté par ce funeste destin, Lord Arthur s’inquiète en outre de perdre l’affection de la douce Sybil Merton, sa fiancé. Quitte à accomplir un acte odieux, il préfère le commettre avant son mariage. « Il sentit que l’épouser, avec le fatum du meurtre suspendu sur sa tête, serait une trahison pareille à celle de Judas, un crime pire de tous ceux qu’ont jamais rêvés les Borgia. » (p. 45 & 46) Lord Arthur tient à arriver léger à son mariage. Rationnellement, il dresse la liste des personnes qu’il pourrait tuer et cherche la méthode la plus simple et celle qui ne l’incriminera pas. Mais il semble que le destin se moque de lui…
Cette nouvelle déborde d’humour grinçant et de questions métaphysiques. Lord Arthur était-il un meurtrier en puissance avant la révélation du chiromancien ou le devient-il après la prédiction ? Comment expliquer l’absence de scrupules et de culpabilité à accomplir le destin qu’un autre lui a tracé ? Faut-il croire à la chiromancie ? Le texte d’Oscar Wilde ne donne aucune réponse et se moque sans pitié des naïfs et des bons petits soldats.
Et pour une fois, je connais l’assassin avant la fin. Voilà qui me réconcilierait presque avec le polar !