Album jeunesse d’Oscar Wilde, illustré par Daniella Oh.
Dans le jardin du géant, les enfants aiment jouer de longues heures. « C’était un grand jardin ravissant. L’herbe était tendre et verte, parsemée de belles fleurs qui ressemblaient à des étoiles. Il y avait aussi douze pêchers qui s’épanouissaient au printemps en milliers de fleurs délicates, couleur de perle rose. En automne, ils donnaient des fruits magnifiques. » (p. 2) Mais un jour le géant décide de ne plus partager son jardin : il érige un mur très haut et les enfants ne savent plus où jouer.
Les saisons passent, le printemps revient, puis l’été, mais « dans le jardin du géant égoïste, c’était toujours l’hiver. Les oiseaux se souciaient peu d’y chanter, puisqu’il n’y avait pas d’enfants, et les arbres oubliaient de fleurir. » (p. 8) La neige, le gel, la grêle et le vent se sont installés et sont bien contents d’avoir tout un jardin rien que pour eux.
Un miracle arrive enfin : les enfants ont passé le mur et le printemps est revenu dans le jardin. Le géant est heureux de le partager avec ses nouveaux amis. « J’ai beaucoup de belles fleurs, […], mais les plus belles fleurs, ce sont les enfants. » (p. 24) Et le jour où le géant s’en va, il a tourné le dos à ses anciens travers.
Voilà un charmant conte pour enfant, parachevé par une délicate conclusion religieuse. Le texte, sans prosélytisme aucun, offre avec finesse une parabole pour les tout-petits. On y parle de partage, de confiance et d’amour.
Le géant, sous le pinceau habile et délicat de Daniella Oh, est bien vilain et effrayant, mais comme tous les êtres vivants, il ne peut se passer de chaleur, qu’elle soit solaire ou humaine. Et qui mieux que les enfants peut offrir sans réserve une présence douce et tendre ?
Cet album présente en outre une facette bien différente de l’auteur du Portrait de Dorian Gray : le héros est ici laid à l’extérieur, mais bon à l’intérieur. Oscar Wilde, un auteur complet ? Qui en doute !