Roman de Françoise Xenakis.
Mariée à 14 ans à Ptolémée, son frère de 12 ans, Cléopâtre est une petite femme, mais sera une grande reine, « une reine d’Égypte qui voulait reconquérir le royaume perdu de son unique dieu, Alexandre. » (p. 12) Alors qu’au loin, par-delà la mer, Rome veut faire main basse sur les richesses d’Égypte, Cléopâtre est « est occupée à [se] durcir pour survivre. » (p. 19) Ambitieuse et courageuse, la plus célèbre des reines du Nil est aussi la femme qui plia deux illustres Romains, Jules César et Marc Antoine.
Royale sauvageonne, puissamment sensuelle et d’une féminité sans borne, la belle et troublante Cléopâtre a désormais pour ambition d’asseoir Césarion sur le trône de Rome et d’unifier les deux plus grandes puissances du monde, d’allier Orient et Occident pour la grande gloire de son fils.
Dure mais fragile, Cléopâtre est une reine, mais une femme avant toute chose. Sans cesse elle repousse ses peines et ses faiblesses pour porter front haut et en imposer à ses adversaires. Mais au fond d’elle pleure toujours une enfant qui serre trop fort les poings.
Françoise Xenakis livre une biographie romancée très convaincante. Au fil des pages, on suit les pensées de la reine d’Égypte. On la découvre spontanée, volontiers incontrôlable et dotée d’une langue acérée. Les portraits de Jules César et de Marc Antoine ne sont pas flatteurs : même si les hommes sont grands, ils ne valent pas grand-chose face à la superbe souveraine. En dépit de quelques longueurs, ce texte rend un bel hommage à une femme de légende.
De la même auteure, j’ai lu La natte coupée et Zut, on a encore oublié Madame Freud.