Roman de Neil Cross. À paraître le 4 avril 2013.
John Luther est un policier charismatique, grand, puissant et tenace. Mais il souffre de plus en plus : son métier le ronge et il le déteste autant qu’il en a besoin. « Il sait que ça ne va pas bien dans sa tête. La nuit, son crâne se fissure et des araignées se glissent à l’intérieur. » (p. 17) Son mariage avec Zoé prend l’eau et tout lui échappe. Alors, il ne lui reste que son travail, encore et toujours, même si c’est à la source de tous ses problèmes.
Luther se retrouve sur les traces d’Henry. L’homme a tué le couple Lambert et s’est emparé de leur bébé, obsédé par l’idée de fonder une famille. Il égrène des meurtres atroces dans les quartiers de Londres et Luther ne sait comment le neutraliser. À cela s’ajoute l’odieux chantage que Julian Crouch fait subir au vieux Bill Tanner. Il n’en fallait pas plus pour que Luther perde pied et commence à user de méthodes bien peu réglementaires pour arriver à ses fins et rétablir l’ordre. « Tu viens d’agresser un témoin et d’en intimider un autre. / J’ai des circonstances atténuantes. / Je ne suis pas certaine qu’elles soient reconnues par la loi. / Si, quand on a affaire à des pédophiles. » (p. 187) Assisté d’Ian Reed et d’Isobel Howie, deux autres flics, Luther est déterminé à arrêter Henry, quoi qu’il lui en coûte.
Le monde de Neil Cross est âpre, brutal et sale. Son écriture va droit au but et ne fait pas de chichi. Son aspect très dynamique rappelle le format des séries. Les chapitres s’achèvent comme des épisodes et laissent le lecteur haletant et impatient. À noter que ce roman, comme les deux qui l’ont précédé, a été écrit après le succès rencontré par la série éponyme. Au vu de la violence qui émaille le texte, il n’est pas certain que je regarderai la série, mais je conseille ce roman qui offre un palpitant moment de lecture !