Roman jeunesse de Gilles Paris. Illustrations de Charles Berberian.
Icare est un petit garçon qui vit seul avec sa maman handicapée. Son père est parti avec une poule depuis longtemps. Icare préfère qu’on l’appelle Courgette. Il n’est pas vraiment heureux dans sa maison : sa mère passe ses journées devant la télé, des bières à la main. Un jour, c’est le drame et un coup de feu perdu rend Courgette complètement orphelin. Il est envoyé dans un foyer, à Fontainebleau, où il rencontre d’autres enfants cabossés, comme lui, et des zéducateurs qui essaient de leur redonner le goût du bonheur.
Au début, Courgette est vraiment désolé de ce qui est arrivé à sa maman et il aimerait vraiment rentrer chez lui, dans sa maison, même s’il doit dormir dans le grenier. « Je pensais à mon géant de père et à sa tête dans les nuages et je me disais que le ciel avait fait du mal à maman et qu’un jour je la vengerais comme dans les films et que je tuerais le ciel pour qu’on ne voie plus jamais les nuages qui pissent que du malheur. » (p. 58) Mais avec le temps, Courgette s’habitue au foyer des Fontaines. Il s’y fait des amis : Simon qui sait tout sur tout le monde, Ahmed qui pleure souvent et Jujube qui ne pense qu’à manger. Il y a aussi des filles : Alice qui se cache derrière ses cheveux et Béatrice qui ne fait que sucer son pouce. Et surtout, il y a Camille qui est si gentille et si jolie. Même que Courgette se demande comment elle peut être aussi jolie et aussi gentille alors qu’elle a grandi chez une sorcière.
Au foyer des Fontaines, Courgette n’a plus à redouter la raclée du siècle. « Et pourquoi pensiez-vous que j’allais vous disputer ? / Parce qu’on est des enfants. » (p. 104) Quand il fait une bêtise, il sait que la punition, ce sera de nettoyer la rampe du grand escalier, mais c’est presque un jeu puisqu’il est toujours puni avec des copains. Et grâce à Raymond, le gendarme qui l’a amené au foyer, Courgette se prend à rêver d’une nouvelle maison et d’un nouveau papa. Aux Fontaines, les enfants réapprennent à faire confiance aux adultes et à oublier leur enfance battue, brisée ou abîmée.
Ce roman propose une jolie histoire pour les jeunes lecteurs avec un humour fondé sur les mots d’enfants. Le hic, c’est que ça doit surtout faire rire les enfants, mais pas moi. Je suis beaucoup trop vieille pour ce genre de récit. En outre, ayant lu et relu L’enfant de Jules Vallès ou encore Le petit Chose d’Alphonse Daudet, j’ai tendance à trouver assez ternes les récits d’enfance maltraitée et/ou malheureuse. Toutefois, Autobiographie d’une courgette est un livre parfait pour les collégiens puisqu’il présente de vrais rebondissements et des personnages vraiment réalistes. La version que j’ai lue, éditée 11 ans après la première parution, est augmentée de notes explicatives en bas de page et d’un carnet d’exercices très ludique à la fin. Les illustrations ne sont pas trop nombreuses, mais sont parfaitement placées : c’est un parfait roman pour un lecteur qui souhaite s’attaquer à une littérature un peu consistante. Autobiographie d’une courgette n’était donc pas une lecture pour moi, mais elle fera le bonheur des collégiens.