Le tailleur de Gloucester est renommé pour la beauté et la qualité des vêtements qu’il coud dans son atelier. Hélas, s’il passe ses journées à confectionner de superbes habits, il ne porte que des vieux vêtements rapiécés. Alors qu’il prépare un manteau pour le mariage du maire de Gloucester, il tombe malade et doit s’aliter. Soigné par son chat, Simpkin, un coquin qui ne tient pas compte de ses directives, il ne sait pas comment il pourra finir à temps le manteau du maire. Mais c’était compter sans les souris de l’atelier qui, depuis très longtemps, récupèrent les chutes de tissus et les petits morceaux de fil que le vieux tailleur ne peut pas utiliser. « Too narrow breadths for nought – except waistcoats for mice. » (p. 8) Reconnaissantes, les souris se mettent à l’ouvrage et cousent le manteau, l’agrémentant de superbes broderies qui ne feront que renforcer la renommée du tailleur.
Loin des scènes pastorales qu’elle affectionne, Beatrix Potter propose un charmant conte de facture tout à fait traditionnelle. On y trouve un personnage bon, mais affaibli qui ne peut pas compter sur ses proches, mais qui se voit récompensé de sa générosité envers des êtres plus petits que lui. Et comme dans les bons contes, tout est bien qui finit bien ! Voir les petites souris s’activer sur le manteau m’a rappelé la scène du dessin animé Cendrillon où les souris cousent en cachette une robe de bal pour leur amie. Bref, c’est toujours un plaisir délicieusement régressif que d’ouvrir un petit ouvrage de Beatrix Potter.