Texte autobiographique de Karen Blixen.
La baronne Karen Blixen-Finnecke, Danoise d’origine, a acheté une plantation de café en Afrique. Dans ce texte, elle parle de ses relations avec les indigènes, certains devenant de proches amis. Elle évoque son attachement à cette terre chaude et sauvage, si proche encore des merveilles de la création telle que Dieu l’a voulue. « Moi, je sais un hymne à l’Afrique, un chant sur les girafes allongées et sur le clair de lune, sur les charrues dans le sol et les visages luisants de sueur des cueilleurs de café. Et l’Afrique, sait-elle un chant sur moi ? L’air vibre-t-il jamais d’une couleur que j’ai portée, y a-t-il un jeu d’enfant où mon nom ressurgit, la pleine lune jette-t-elle sur le gravier de l’allée une ombre qui ressemble à la mienne ? » (p. 113 & 114) Sa tendresse parfois condescendante révèle avant tout un amour profond pour ce continent.
Entre nostalgie et regret, l’auteure évoque également sa relation avec Denys Finch Halton, colon à l’élégance folle, adepte d’un amour intense, mais sans attache. Quand la ruine est consommée et qu’elle doit vendre sa ferme, l’auteure sait qu’elle gardera en elle l’empreinte de l’Afrique, brûlante et indélébile, cette Afrique dont elle fait désormais partie, pour toujours. « Un Blanc qui aurait voulu nous complimenter aurait écrit : ‘Je ne vous oublierai jamais.’ Mais un Africain dit : ‘Nous ne te croyons pas capable de jamais nous oublier.’ » (p. 117)
Out of Africa est davantage un recueil de chroniques qu’un roman : sans logique temporelle, l’auteure aborde un sujet et un autre, ne suivant que le fil de ses souvenirs et de sa nostalgie. Hélas, cela crée un immense manque de cohérence : en règle générale, je n’apprécie pas les récits décousus, il en est de même pour ce texte dont je retiens tout de même de superbes passages. Et bien sûr, je ne peux que recommander l’adaptation cinématographique avec Meryl Streep et Robeeeeeeert Redford.