Brume

Recueil de nouvelles, en deux volumes, de Stephen King.

Paranoïa Ici, vous trouverez :

  • Une tempête suivie d’un brouillard dans lequel se cachent des créatures terrifiantes ;
  • Un singe mécanique animé des pires intentions ;
  • Une femme qui roule si vite qu’elle rajeunit, mais à quel prix ? ;
  • Un tigre dans une école ;
  • Un étudiant sniper ;
  • Une technologie qui permet la téléportation sous certaines conditions ;
  • Des mystères, de l’hémoglobine et des vilaines bestioles.

Dans ce premier volume, on sent les défauts des textes de jeunesse : Stephen King, en cherchant son chemin vers l’horreur la plus complète, accumule les effets et en fait parfois tellement qu’on se croit devant un téléfilm de série Z. Certaines phrases sonnent terriblement faux : « Les vieux arbres nous veulent du mal. […] Je crois même qu’ils nous tueraient s’ils en étaient capables. » (p. 47 & 48) Et là, hélas, la terreur cède parfois le pas au rire, fou et tonitruant parce que non, vraiment, on ne peut pas y croire. Cependant, pour avoir lu des textes ultérieurs de l’auteur, je sens qu’il était déjà sur la bonne voie, qu’il tirait les bonnes ficelles. « La terreur est l’élargissement de la perspective et de la perception. » (p. 144) Je suis donc plutôt indulgente devant la grossièreté de ces textes.

La faucheuse Et ici, vous trouverez :

  • De très mauvais souvenirs ;
  • Des personnages inquiétants en raison d’une très légère – si légère – différence ; « C’était un jeune homme avec un vieux visage, si vous voyez ce que je veux dire. » (p. 37)
  • Un club où l’on se raconte des histoires terrifiantes ;
  • Des personnages qui semblent ne pas vieillir et une vieille dame qui est sûrement une sorcière ;
  • Une mer de sable ;
  • Un miroir où vous n’allez pas aimer vous regarder ;
  • Un chirurgien échoué sur une île avec peu de perspectives de survie ;
  • Des automobiles malveillantes et autres machines possédées ;
  • Une vieille femme qui disparaît dans l’hiver ;
  • Les affres de la création chez les écrivains.

Vivre une histoire qui fait peur est parfois moins terrifiant que raconter une histoire qui fait peur et Stephen King, en bon conteur, l’a bien compris. « Tout récit macabre doit avoir une origine ou un secret. » (p. 188) Dans ce deuxième volume, le futur maître de l’épouvante est encore un apprenti qui fait ses armes sur des sujets qu’il exploitera plus tard dans des récits plus longs. On trouve déjà certaines des obsessions de l’auteur : les automobiles, les liens familiaux, l’alcool, la réflexion sur le travail de l’écrivain et la folie qui est une puissance incontrôlable. « La folie est une sorte de balle élastique qui atteint le cerveau. » (p. 289) Ces textes sont de qualité très inégale, mais ce fut un plaisir de remonter dix-sept années d’écriture et de tâtonnements artistiques. Le génie est une chose, mais sans le travail, les erreurs et les recommencements, il est peu de choses. C’est aussi cela qu’écrit, humblement, Stephen King.

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