Dévasté par la mort accidentelle de son épouse et de ses enfants, David Zimmer se lance à corps perdu dans l’écriture d’un essai sur les films d’Hector Mann, acteur et réalisateur du cinéma muet, étrangement disparu sans laisser de traces. Le livre est publié et il rencontre un beau succès. David enchaîne avec une traduction des Mémoires d’outre-tombe de René de Chateaubriand. Mais il est contacté par l’épouse d’Hector qui lui demande de venir au Nouveau-Mexique : Hector Mann est mourant et il a émis le souhait que les films qu’il a réalisés en secret soient détruits à sa mort. « Pour autant que je sache, Hector est le premier artiste à créer son œuvre avec l’intention consciente, préméditée, de la détruire. » (p. 251) Peu décidé à faire le voyage, il se soumet cependant à Alma, une jeune femme énigmatique qui est bien décidé à le faire venir au Nouveau-Mexique. Pendant le trajet, Alma raconte à David la vie d’Hector depuis sa disparition d’Hollywood.
En chemin vers une œuvre dont le temps est compté, David saisit plus que jamais la fragilité du temps. Le roman est l’histoire de plusieurs deuils et de la reconstruction des individus. « J’avais les idées si confuses que je ne savais comment porter son deuil, sinon en me maintenant en vie. » (p. 374) En écrivant son livre sur Hector Mann et en s’intéressant à son histoire, David s’appuie sur le muet comique pour se sauver du tragique indicible.
Je me suis un peu ennuyée avec ce roman, même si j’y ai retrouvé le talent de Paul Auster et sa puissance narratrice. Il y a une intertextualité intéressante, de nombreuses références, mais je n’ai pas retrouvé le souffle habituel. Tant pis !