Méline, Anaïs, Sarah, Cécile et Jade sont vendeuses en parfumerie dans un Grand Magasin. « On a le profil type des employées modèles même si on n’échangerait contre aucun or du monde nos caractères de garces. » (p. 82) Ces cinq employées aux personnalités bien différentes réagissent à leur façon devant les animations tonitruantes du magasin, les clients antipathiques et les heures dans la réserve ou au sous-sol. À la fois complices, amies et rivales, elles affrontent chaque journée avec un courage toujours sur la brèche. Elles ne sont pas heureuses et certaines sont bien plus que tristes. « Ce métier est ma vie, même si je sais bien qu’il est à l’origine de mes ébauches de dépression. » (p. 15) À part pour les échantillons piqués à la sauvette, leur situation est-elle vraiment plus envieuse que celle des tapineuses ?
Mince, mince, mince… Alors que j’avais tant apprécié Céanothes et potentilles et son héroïne Blanche, j’ai passé un mauvais moment avec ce texte. Où est la fraîcheur du premier roman de l’auteure, son optimisme délirant un peu noir ? Pour moi, ce texte est une exploration pesante de différents niveaux d’aigreur et de désespoir. Je n’ai pas saisi l’intérêt du sixième personnage féminin dont j’avais compris la fonction dès la deuxième apparition : pourquoi un autre témoin de ce qui a déjà été vu et répété ?
Mon ressenti tient peut-être à mon expérience de vendeuse qui, bien que courte, reste l’expérience professionnelle la plus négative de mon CV. Je n’avais pas envie de lire, ni besoin de mettre des mots sur une période de ma vie que j’aimerais assez oublier. Dernière chose, le style est loin d’être aussi bon que dans Céanothes et potentilles. Je remercie toutefois l’auteure de m’avoir envoyé son livre et lui souhaite de trouver de nombreux lecteurs.