Depuis la mort de Philipp, son petit garçon, dans des circonstances troubles, Gesine a quitté son poste à la police et vit coupée du monde, uniquement occupée par son travail au cimetière et son obsession pour les plantes toxiques. Alors que sa sœur, Mareike, trouve à son tour la mort de manière suspecte, Gesine ne peut se cacher du passé et doit se confronter aux non-dits qui entourent le décès de Philipp. Quelle est la responsabilité de Mareike ? S’est-elle suicidée ou a-t-elle été assassinée ? Que cherche à cacher leur père ? Que sait Juan, le veuf de Mareike ? Quel rôle a joué la police dans la clôture de l’enquête autour du décès de Philipp ? Pourquoi Frida et Martha, les jeunes nièces de Gesine, se croient-elles coupables de la mort de leur maman ? « Ce qui s’est passé avec votre mère n’a rien à voir avec vous ? / Non ? […] D’où est-ce que tu sais ça Gesine ? / Les enfants ne sont jamais coupables, finit-elle par dire d’une voix claire. / Oui, et les tantes non plus, compléta Martha. » (p. 122)
Cela fait beaucoup de questions, n’est-ce pas ? Ce roman en soulève encore bien d’autres, mais il sait y répondre et tendre vers une résolution claire et implacable. Le drame que constitue la mort d’un enfant est un sujet sombre et délicat, mais Annette Wieners évite le pathos et le glauque avec talent. Cœur de lapin est un polar de très bonne facture, au rythme maîtrisé et à la construction soignée. Pourquoi ce titre ? Peut-être parce que le cœur d’un lapin affolé se voit à travers à travers sa fourrure tant il bat fort. Et je promets une augmentation de votre rythme cardiaque sur certains passages.