Edmund Carr est un journaliste à la renommée établie. La cinquantaine bien installée, il découvre qu’il va mourir, mais se découvre également amoureux de la belle Laure, veuve de trente-cinq. Sans lui avouer ses sentiments, il décide de la suivre dans une croisière autour du monde. « J’aime me donner l’illusion que pendant ces dernières semaine de mon existence, je me rapprocherai d’elle davantage que si je la tenais chaque nuit dans mes bras. » (p. 19) Lui qui a traversé la vie avec calme et dignité, il s’enflamme pour cette femme élégante et attirante. Quand il constate que Laura passe beaucoup de temps avec le fringant colonel Dalrymple, Edmund devient jaloux et amer comme un homme amoureux qui ne s’est pas déclaré. « Il y a une chose qui me réconforte : ma mort ne causera de chagrin à personne. » (p. 47) Ne lui reste que l’agenda que Laura lui a offert et qu’il remplit de pensées très intimes, tout en s’étant fait la promesse de le détruire avant de mourir.
Ce très court roman est plein d’une beauté grave au charme un peu passé. Des extraits de textes non identifiés illustrent les pensées d’Edmund comme autant de mises en abime de son ultime passion. En dépit de la grande élégance de ce texte, je n’ai pas été complètement séduite. Je dirais même que je me suis un peu ennuyée. Pourtant, j’apprécie les romans où il ne se passe rien, ou si peu. Ici, c’est autre chose, un univers que je ne connais pas et dans lequel je ne peux pas me projeter.