Walter Hartwright, professeur de dessin, s’est épris de la douce et belle Laura Fairlie, héritière du domaine de Limmeridge House. Hélas, la jeune femme est déjà fiancée à Sir Percival Glyde qui, sous des dehors charmants, semblent n’en vouloir qu’à la fortune de sa future épouse. « Il existe un autre malheur, […] qui peut frapper une femme et la faire souffrir toute sa vie dans le déshonneur et la réprobation. […] Le malheur d’avoir cru avec beaucoup trop de candeur dans sa propre vertu et dans la loyauté et l’honneur de l’homme qu’elle aime. » (p. 93) Désespéré par cet amour impossible, Hartwright est également très intrigué par une étrange rencontre qu’il a faite à Londres, la veille de son arrivée à Limmeridge House : une jeune femme tout en blanc, effrayée et désorientée, a surgi devant lui dans la nuit et il semble qu’elle connaisse le terrible secret de Sir Percival et de son acolyte, le comte Fosco. « N’auriez-vous pas peur d’un homme qui vous aurait enfermée dans une maison de folles et voudrait vous y interner à nouveau ? » (p. 201) Figures fantomatiques, asile de fous, échange de personnes, tout cela compose la formidable intrigue dans laquelle sont précipités les protagonistes. Heureusement, Marian Halcombe, la demi-sœur de Laura, veille et puise dans son amour pour la jeune femme une force inépuisable. « Cette histoire montre avec quel courage une femme peut supporter les épreuves de la vie et ce dont un homme est capable pour arriver à ses fins. » (p. 7)
Nouée avec un immense talent et un parfait sens du rythme, cette intrigue se lit sans reprendre son souffle. Les différents témoignages et narrateurs qui composent le récit éclaircissent peu à peu le mystère qui se maintient cependant jusqu’aux dernières pages. Évidemment, gloire à la morale victorienne, les gentils finissent heureux et les vilains sont punis. La dame en blanc est à la hauteur Secret absolu ou de Armadale et me fait oublier la semi-déception de L’hôtel hanté.