Recueil de nouvelles de Yasunari Kawabata.
Dans ces six très belles nouvelles, vous trouverez :
- D’anciens amants qui se retrouvent ;
- Des souvenirs de guerre ;
- Un vieil écrivain qui n’écrit ni ne parle plus ;
- Une revenante qui se glisse dans les voitures ;
- Un retour sur la terre natale ;
- Des souvenirs comme un voyage dans le temps ;
- Des enfants qui jouent un jour de pluie ;
- La sirène inquiétante d’une ambulance ;
- Des arbres qui perdent leurs feuilles ;
- La disparition d’un porte-monnaie ;
- L’odeur troublante d’une jeune fille ;
- Un tombeau de famille.
Poétiques et délicats, ces récits proposent plus que des images ou des descriptions : ce sont des évocations et des impressions. Contrairement à l’art occidental de la nouvelle dont la beauté repose sur une chute brillante, la nouvelle telle que la pratique Kawabata consiste surtout à saisir des instants, puis à les relâcher pour qu’ils reprennent leur place dans le cours du temps. « Mais on ne peut pas savoir si c’est la première neige ou pas. Pour nous, c’est la première fois de l’année que nous voyons le Fuji sous la neige, mais il a peut-être neigé auparavant. » (p. 10) Les nouvelles sont jamais des récits finis ou définitifs : ils s’inscrivent dans un tableau plus large dont l’auteur a choisi de ne représenter qu’un détail.
Kawabata a reçu le prix Nobel de littérature en 1968 et j’avoue que je n’avais jamais entendu parler de lui. Mais après la lecture de ce magnifique recueil, je vais poursuivre ma découverte de cet auteur qui parle si bien des choses sensibles et impalpables, comme l’amour, la neige ou la création. « Un couple autrefois séparé qui se retrouve : c’est une grande chance que cela ne se termine pas en déferlement de haine, tu ne crois pas ? » (p. 42)