Nick Corey est le shérif du canton de Potts. Sa stratégie pour se faire réélire est simple : ne surtout pas se mêler des affaires des autres. C’est dire qu’on ne prend pas vraiment au sérieux ce shérif débonnaire qui se laisse rosser par des voyous et mener à la baguette par une épouse acariâtre. Mais Nick est un bon gars qui trouve du réconfort auprès des femmes et de la bouteille. « Nick, combien de temps crois-tu pouvoir continuer comme ça ? À ne faire strictement rien ? Tu t’imagines vraiment que ça peut durer ? Tu touches des pots-de-vin, tu voles le canton et tu ne fais rien pour gagner ta paie. » (p. 54) Seulement voilà, un matin, il en a un peu marre qu’on lui marche sans cesse sur les bottes et qu’on l’humilie en public. Méthodiquement, ce bon vieux Nick Corey élimine un par un tous les individus qui lui causent du tort. Finalement pas si benêt que l’on croyait, Nick Corey est le nouveau shérif en ville, si l’on peut dire.
Si vous aimez l’humour vachard, vous serez servi avec ce roman. Le pouvoir rend fou et les humiliations à répétition rendent dangereux. En gros, ne titillez pas trop l’ours qui dort. La traduction rend à merveille la parole traînante faite de mots avalés de ces péquenauds de l’Amérique profonde. Une lecture sans prétention qui m’a agréablement divertie pendant quelques heures.
Le roman a été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier en 1981 sous le titre Coup de torchon : hop, sur ma liste de films à voir !