Roman de Marie-Sissi Labrèche.
La narratrice a 26 ans. Elle est folle amoureuse de son professeur de littérature, Tchéky K. Il est marié, il a des enfants, un gros ventre, une vie tranquille. Mais il succombe à cette jeune étudiante de 30 ans sa cadette. « Professionnellement, il est mon prof de littérature, physiquement, il est mon amant, symboliquement, il est mon père. » (p. 24) Elle le veut tout entier et ne peut pas l’avoir. Elle crache sa rage, sa colère vibrante et sa logorrhée est autant amoureuse qu’haineuse. « Cette histoire est trop grosse pour moi, c’est une histoire au-dessus de mes moyens, alors pour m’aider, pour me fortifier, me rassurer, j’écris l’histoire de ma relation avec mon prof de littérature. » (p. 22) La jeune femme veut à être à quelqu’un et posséder quelqu’un, se sentir exister et compter pour quelqu’un. « Je ne suis pas capable d’oublier de m’asseoir perpétuellement sur mes manques en espérant qu’ils s’étoufferont. » (p. 68) Une boule d’angoisse dans le ventre, la jeune femme surnage tant que bien que mal et ses cris de douleur se confondent avec ses cris d’amour. « Je suis si fatiguée que ma vie ait l’air d’un film de cul avec du sexe triste. » (p. 56)
Énorme claque ! Je découvre une voix et une plume étonnantes, vibrantes, hurlantes. Le roman est court, fulgurant. Il est parsemé de chansons qui collent à l’atmosphère, qui sont répétitives et lancinantes. Sans aucun doute, je vais continuer à lire Marie-Sissi Labrèche !