Recueil de nouvelles de Thomas Hardy.
Une jeune fille plus ou moins abandonnée par son fiancé s’éprend d’un jeune lieutenant. Une veuve infirme voudrait se remarier, mais se heurte au refus de son fils. Une jeune femme ne sait pas résister aux mélodies jouées par un violoniste sans scrupule. « Les accents suppliants qu’il tirait de son instrument formaient comme un langage capable de déchirer de douleur le cœur d’un montant de porte. » (p. 54) Une épouse s’éprend d’un poète qu’elle n’a jamais vu et fait de naître de cruels soupçons chez son époux. « Elle paraissait destinée à ne pas rencontrer l’homme auquel elle était désormais toute entière attachée et dont elle admirait désespérément le talent rival. » (p. 90)
Il serait vain de vouloir résumer ces histoires : mieux vaut en retenir l’esprit général. Ces quatre nouvelles – ou contes comme l’indique le titre – présentent des personnages aux vies mornes. Les portraits sont d’autant plus poignants que les destins sont tristes. Compassion ou pitié, difficile de faire la différence. Outre les protagonistes éprouvés par l’existence, la société ou la malchance, il y a des personnages secondaires qui sont autant de victimes collatérales sous la plume d’un auteur qui ne cache pas son désespoir.
De Thomas Hardy, je préfère grandement les romans. Je garde un souvenir précieux et précis de Tess d’Urberville, de Loin de la foule déchaînée et de Jude l’obscur, mais ces courtes histoires sont une belle expression du talent infini de ce grand auteur anglais.