Lucy Barton est hospitalisée pour une maladie que personne ne parvient à identifier. Loin de son époux et de ses filles, elle s’ennuie et craint de ne jamais guérir. L’arrivée de sa mère dans sa chambre d’hôpital change beaucoup de choses. Alors que les deux femmes avaient presque perdu tout contact, elles renouent une relation mère-fille et retrouvent une façon de communiquer, de se parler et de se comprendre. Peu à peu, des souvenirs refont surface : l’enfance pauvre dans l’Illinois, l’émancipation euphorique à New York, le mariage et la maternité, les débuts d’écrivain. À cela s’ajoutent le terrible spectre du SIDA et un profond sentiment de solitude, part intégrante de son identité. Lucy Barton sait aussi reconnaître les personnes qui l’ont aidée à grandir, voire à survivre : un médecin compatissant, une infirmière efficace, un artiste qui a reconnu son travail, etc. Au fil de son récit, nourri de détails et d’anecdotes qui font tout le sel d’une existence, Lucy Barton dresse son portrait intime et révèle ses fragilités.
Elizabeth Strout est l’auteure d’Olive Kitteridge dont l’adaptation en minisérie, avec Frances McDormand dans le rôle-titre, m’avait émue aux larmes. Ici, avec ce nouveau portrait de femme, elle n’a pas su me toucher. Je n’ai éprouvé aucune empathie pour Lucy Barton que j’ai souvent trouvée geignarde. Le rythme lénifiant n’aide pas et c’est donc un ennui vague et un peu coupable que j’ai éprouvé tout au long de ma lecture. Je retiens cependant une phrase qui m’a percutée. « Je m’intéresse à la façon dont on peut se sentir supérieur à quelqu’un d’autre ou à un autre groupe de gens. Ça arrive partout, tout le temps. Quel que soit le nom qu’on donne à ce besoin de trouver quelqu’un à rabaisser, je le considère comme ce qu’il y a de plus vil en nous. » (p. 108)