Huckleberry Finn est l’ami de Tom Sawyer. Il n’aime rien tant que vivre au grand air, dormir dans une grange et pêcher quand bon lui semble. Depuis que la veuve Douglas l’a recueilli, il doit apprendre à se tenir en société, respecter les horaires, manger proprement, aller à l’école. Et pire que tout, il doit se montrer à la hauteur de la fortune qu’il a trouvée avec son ami. Quand son père revient, bien décidé à faire main basse sur le magot de son fils, Huck se voit perdu, contraint de vivre sous la coupe de cet homme brutal et alcoolique. « Tu lâcheras cette école, entends-tu ? Élever un enfant pour qu’il rougisse de son père ! » Huck en regretterait presque la maison de la veuve Douglas ! Parvenant à s’échapper, il s’embarque pour une folle aventure sur le Mississippi en crue, avec Jim, vieil esclave en fuite qui tente de rejoindre les états abolitionnistes.
Présenté comme le pire des garnements dans Les aventures de Tom Sawyer, le jeune Huck est finalement un gamin aussi attachant que son ami, voire plus puisqu’il fait montre une vraie naïveté face aux déviances de la société, d’une véritable indignation et d’une sincère remise en question. Présenté par son auteur comme un roman picaresque, le texte est également une réflexion mordante sur la société américaine, son puritanisme et l’esclavage qu’elle pratique encore comme un droit. Loin d’être aussi léger et inoffensif que le roman consacré à Tom Sawyer, Les aventures de Huckleberry Finn est une virulente accusation des normes sociales et un hymne à la fuite de la civilisation qui corrompt les hommes. Cette histoire m’a bien plus émue que celle de Tom !