Nouvelles de Thomas Hardy.
Le bras atrophié – Le fermier Lodge rentre chez lui avec sa jeune et jolie épouse, Gertrude, ce qui ne manque pas de blesser Rhoda Brook, laitière abandonnée par le maître des lieux. Rapidement, le bras de la jeune mariée s’abîme et s’affaiblit. « C’est comme si quelque sorcière, ou le diable lui-même, m’avait attrapée là et flétri le bras. » (p. 28) Si on ajoute le passage d’un spectre, un rêve aussi troublant que prémonitoire et un procédé de guérison tout à fait macabre, nous avons là les ingrédients d’un drame fantastique du meilleur tonneau.
Les intrus de la Maison Haute – Accompagné de son témoin, Mr Darton est en chemin pour rejoindre sa fiancée, Sally Halls. « La raison pour laquelle j’ai décidé de l’épouser […] n’est pas seulement qu’elle me plaît, mais que je ne pourrais trouver mieux même d’un point de vue essentiellement pratique. » (p. 67) De son côté, la jeune femme attend son futur époux et une robe qui est un cadeau de mariage. Or, celui qui passe la porte n’est pas le fiancé, mais Philip Halls, le frère de Sally revenu inopinément d’Australie, et la robe escomptée est portée par l’épouse de ce revenant inattendu. Voilà qui bouleverse pour longtemps, voire toujours, les projets matrimoniaux établis.
J’apprécie depuis longtemps les romans de Thomas Hardy : il y déploie des personnages forts et des intrigues complexes, toujours nouées de tragédie, de dilemme et d’honneur malmené. Ses nouvelles – ou contes – sont du même niveau. En peu de pages, avec une remarquable économie de moyens, mais une parfaite maîtrise du principe romanesque, Thomas Hardy offre là deux histoires saisissantes. Il me tarde de lire ses autres contes du Wessex.