Roman de Margaret Atwood.
Atteinte d’un cancer du sein, Rennie se remet péniblement d’une mastectomie, et le départ de son compagnon, Jake, ne l’aide pas à reprendre le dessus. S’ajoute à cela son béguin interdit pour son médecin, Daniel. Pour changer d’air, elle décide de réaliser un reportage touristique sur l’île de Saint-Antoine. « Rennie fait ce qu’elle fait parce qu’elle le fait bien, du moins est-ce ce qu’elle dit dans les soirées. Mais aussi, parce qu’elle ne sait rien faire d’autre, ce qu’elle ne dit pas. Elle a déjà eu des ambitions qu’elle perçoit à présent comme des illusions. » (p. 49) Ce qui devait être un article frivole de plus pour lecteurs en mal de divertissements faciles tourne rapidement à l’expérience extrême. Loin d’arriver dans des lieux paradisiaques, Rennie est confrontée à la pauvreté, la crasse et la corruption. Embarquée malgré elle dans la crise politique qui sévit dans l’île, la quarantenaire un peu paumée découvre ce qu’est véritablement la survie et comment aller au bout d’elle-même pour se réinventer.
Je me fais toujours une joie d’ouvrir un roman de Margaret Atwood, même sans savoir de quoi il retourne. Il aurait été préférable que je sache à quoi m’en tenir avec ce roman qui m’a douloureusement renvoyée à des angoisses qui me hantent en permanence depuis mon opération de la jambe. De fait, ce roman est un bon texte, mais je ne l’ai pas apprécié tant la dérive paniquée de Rennie ressemble à la mienne. Peut-être aurais-je dû interrompre ma lecture, mais j’étais curieuse de savoir si la protagoniste allait s’en sortir. Enfin, une remarque de forme : je ne comprends pas pourquoi le narrateur du premier chapitre est Rennie, puis devient un narrateur omniscient pour tout le reste du livre.