Écriture : mémoires d’un métier

Essai de Stephen King.

Ce texte n’est pas une autobiographie : Stephen King explique comment il s’est formé et nourri de ses expériences pour devenir l’écrivain que nous adorons. Son enfance et son adolescence laborieuse, sa participation dans des journaux scolaires ou locaux, son mariage et ses enfants, ses premières publications, tout explique son parcours d’auteur à succès. « Je me refusais à écrire un livre, même un petit livre comme celui-ci, qui me donnerait l’impression d’être un cuistre littéraire ou un trou-du-cul transcendantal. On trouve déjà suffisamment de livres – et d’auteurs – de ce genre sur le marché, merci beaucoup. » (p. 11) Avec humilité et un second degré certain, il raconte l’alcool et la drogue, soutiens illusoires à la création et vraies planches savonneuses.

« Si vous êtes un mauvais écrivain, personne ne pourra vous aider à devenir un bon écrivain, ni même un écrivain compétent. » (p. 168 & 169) Le livre n’est pas non plus un manuel pour devenir écrivain. Le King est un vieux routier de la littérature : il peut se permettre de donner des conseils, mais il ne les assène pas en vérité absolue. Il détaille précisément la boîte à outils dont tout écrivain devrait se doter : vocabulaire et grammaire sont évidemment à la base de tout ! Dans son ouvrage, il s’adresse aux aspirants auteurs, mais avant tout au lecteur qui, là, immédiatement, tient son livre entre les mains. « Nous vivons une rencontre par l’esprit. » (p. 127) Il l’invite à des exercices simples, et propose notamment une expérience de pensée avec un lapin et le chiffre 8, qui sont mon animal totem et mon numéro porte-bonheur !

Filant la métaphore du fossile, King se fait archéologue pour aider l’écrivain en herbe à déterrer le texte qu’il porte en lui. « Vous devez utiliser tout ce qui améliorera la qualité de votre texte sans se mettre en travers de l’histoire. » (p. 232 & 233) Dialogue, description, personnage, relecture, réécriture, relation avec les agents, il évoque toutes les dimensions du métier d’auteur, enjoignant ce dernier à suivre deux vertus capitales : l’assiduité et l’honnêteté.

En fin d’ouvrage, Stephen King partage sa bibliographie et voilà que j’ai envie de lire tout ce que je ne connais pas. « Si vous voulez devenir écrivain, il y a avant tout deux choses que vous devez impérativement faire : lire beaucoup et beaucoup écrire. Il n’existe aucun moyen de ne pas en passer par là, aucun raccourci. » (p. 170) Merci M. King, je vais continuer à suivre vos conseils !

Et je vous laisse avec quelques extraits savoureux et très pertinents.

« Votre boulot n’est pas de trouver ces idées, mais de les identifier lorsqu’elles font leur apparition. » (p. 43)

« Quand on écrit une histoire, on se la raconte, […]. Quand on se relit, le gros du travail consiste à enlever ce qui ne fait pas partie de l’histoire. » (p. 67)

« Les livres sont des instruments de magie portable qui n’ont pas leur pareil. » (p. 124)

« J’estime que la route menant en enfer est pavée d’adverbes et je le crierai sur les toits. » (p. 148)

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