Essai en bande dessinée de Liv Strömquist.
Quand on voit à quelle fréquence Leonardo DiCaprio change de petite amie, il est assez aisé de douter de la profondeur de ses sentiments amoureux envers les nombreuses mannequins de maillot de bain qui se succèdent à son bras ou à son guidon, l’homme étant amateur de balades citadines à vélo. Se pose alors une question simple : c’est quoi, être/tomber/rester amoureux ? « On sait qu’il n’y en a pas d’autres comme la personne dont on est amoureux – c’est ça d’être amoureux de quelqu’un. » Passé le constat liminaire selon lequel le beau (ça se discute…) Leo change de copine comme de chemise, l’autrice/dessinatrice s’interroge sur le bonheur en amour. Elle fonde sa réflexion sur divers essais relatifs à la masculinité et aux relations sentimentales/maritales. Elle démontre notamment qu’un renversement s’est opéré en quelques décennies entre les rôles sociologiques des hommes et des femmes. Au 19e siècle encore, c’était les premiers qui exprimaient intensément leurs sentiments et leur volonté de s’engager à vie avec une compagne au sein d’un foyer. « Tomber amoureux est une espérance surnaturelle/mystérieuse/indéfinissable. » À moins que cela ne relève que de la biologie évolutive ? Dans l’amour s’affrontent l’altérité chérie de l’autre et l’égoïsme porté à soi-même. Aimer est-il nécessaire pour vivre ? Survivre ? Perpétuer l’espèce ? Être heureux ?
Comme dans Les sentiments du Prince Charles, Liv Strömquist développe une pensée claire et pertinente sur la qualité des rapports entre femme et homme. Le graphisme a hélas été un vrai frein à ma lecture et il m’a fallu pas mal d’efforts pour surmonter mon peu d’attrait pour le caractère visuel de cette œuvre. Fort heureusement, le fond est suffisamment puissant et intéressant pour avoir su capter mon attention.