Manga de Kaoru Mori.
Nous sommes au 19e siècle, sur la route de la soie, dans des terres proches de la mer Caspienne. Amir vient d’épouser Karluk et a quitté sa famille pour le rejoindre. « La mariée venue à dos de cheval d’un lointain village par-delà les montagnes a huit ans de plus que le marié. » (p. 10) Amir a 20 ans, son époux est à peine un adolescent. La jeune femme doit trouver sa place dans sa belle-famille et s’adapter à de nouvelles habitudes. Elle est pleine de bonne volonté et démontre rapidement sa valeur. Chasseuse à l’arc hors pair, elle améliore l’ordinaire avec du gibier et, très vite, est adoptée par sa nouvelle famille. Mais voilà que son père, pour des raisons économiques et stratégiques, exige son retour afin de la marier à un autre homme. Une lutte se profile entre les clans Hargal et Eyhon : auquel ira la loyauté de la jeune Amir ?
Par les yeux de Smith, Anglais qui vit dans la famille de Karluk et étudie la culture locale, le lecteur est invité à s’émerveiller sur les détails des tenues, des bijoux, des tapis ou encore des boiseries sculptées. Chaque événement du quotidien, même simple et banal, est une occasion de mettre en valeur l’artisanat traditionnel et millénaire de l’Asie centrale. Plus que la romance historique entre Amir et Karluk, c’est cela qui a retenu mon attention et me donne furieusement envie de poursuivre ma découverte de cette série de mangas. Une fois encore, il m’a fallu quelques (beaucoup) de pages pour comprendre le sens de lecture. C’est un exercice finalement assez simple, mais qui appelle à l’humilité : c’est dès sa forme que l’œuvre demande notre attention et notre investissement.