Après le départ de leur mère, Danny et Maeve ont vécu quelque temps seuls avec leur père, un homme distant et taciturne, dans leur grande maison familiale. « Si je posais une question à mon père quand il était silencieux, il disait qu’il était en train de discuter avec lui-même et que je ne devais pas l’interrompre. » (p. 55) L’arrivée d’Andrea et de ses deux filles va bouleverser l’enfance des enfants. La belle-mère montre peu d’affection envers Danny et sa sœur. Sa seule obsession, c’est cette demeure monumentale et froide à bien des égards. « En un sens, le vrai sujet, c’était la maison. » (p. 11) Danny et Maeve, plus proches que jamais, savent ne pouvoir compter que sur eux-mêmes, d’autant plus quand ils sont chassés de la maison. Pendant des années, ils vivent avec le poids de ce qui leur a été dérobé, fascinés par une hypothétique vengeance. « On avait fétichisé notre malheur, on en était tombés amoureux. » (p. 216)
Ce roman familial sur plusieurs décennies m’a beaucoup rappelé Le prince des marées de Pat Conroy. J’y ai retrouvé une fratrie blessée, mais unie dans l’adversité. J’ai lu ce roman en quelques heures, émue aux larmes par la vie de Maeve et Danny et leur quête incessante d’une famille aimante. Avec ce texte, je découvre l’autrice et j’ai maintenant envie d’en lire plus.