Ouvrage d’un collectif d’historien·nes.
Pour contrer les idées hystérico-erronées du candidat à la présidentielle 2022, il est urgent de démonter ses thèses fallacieuses et de remettre un peu de clarté dans les événements historiques qu’il dévoie pour servir ses idées nauséabondes. « Éric Zemmour se sert de l’histoire pour légitimer la violence et l’exclusion, pour promouvoir une vision raciste et misogyne de l’humanité. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent… et ainsi inventer un futur détestable. À ces outrances, nous opposons nos savoirs, collectivement construits, avec fermeté et sérénité. » (p. 5)
Le collectif d’historien·nes reprend des extraits des livres, discours et interventions médiatiques du candidat pour démontrer les mensonges et rétablir de faits avérés, tout en ayant humblement conscience que l’histoire est une science en constante évolution. « Au fil de ses écrits et de ses nombreuses interventions, Éric Zemmour ne cesse de déformer l’histoire, en attaquant la pratique et la parole des historiens et historiennes ou en taxant les programmes scolaires de propagande antifrançaise ! L’inexactitude est érigée en méthode, la mauvaise foi en moteur de la connaissance. L’histoire est convoquée comme une arme politique au mépris des travaux et des usages scientifiques. Là où la nuance et le rapport critique aux sources s’imposent comme bases de la méthode historique, dans le but d’établir des faits et de dégager une compréhension des phénomènes passés, le discours zemmourien tord le réel à sa convenance. À partir d’une culture historique à la fois limitée et datée, il construit un récit obsessionnel, qui ramène toute évolution historique à un affrontement entre la France, son essence et ses héros d’un côté, et de l’autre les auteurs de son ‘déclin’ ou de son ‘suicide’, des huguenots aux islamistes en passant par des révolutionnaires ou les féministes. » (p. 3 & 4)
Voici certaines des théories fumeuses du candidat :
- L’oubli de Clovis dans les livres d’histoire ;
- Le royaume de France sauvé par la croisade ;
- Les musulmans comme nouveaux protestants ;
- Le grand remplacement ;
- Le génocide vendéen ;
- La culpabilité d’Albert Dreyfus ;
- Pétain, sauveur de la République française ;
- Vichy, régime protecteur des juifs ;
- L’admiration de Simone de Beauvoir pour les Allemands envahisseurs ;
- La légitimité de la violence policière le 17 octobre 1961 ;
- L’abandon de l’Algérie par Charles de Gaulle.
« Une des plus manifestes trahisons du passé est d’attribuer aux gens que l’on étudie des motivations qui ne sont pas les leurs pour servir une cause politique. » (p. 32) En 2 ou 3 pages, les historiens clarifient les sujets et renvoient la manie polémiste d’Éric Zemmour à ce qu’elle est : une nuisance auditive. « En relisant la Révolution française comme un temps d’expérimentation d’une République démocratique et sociale, on comprend mieux qu’un amoureux de l’ordre, de la hiérarchie et de l’autoritarisme n’y voie qu’une catastrophe nationale. » (p. 22) Ce court ouvrage de 60 pages est une lecture indispensable à l’approche du scrutin présidentiel !