Le lièvre de mon grand-père

Nouvelle d’Alexandre Dumas père.

L’auteur est invité à une partie de chasse à l’occasion de la Saint-Hubert, saint patron des chasseurs. Ne pouvant se libérer, il se fait conter par la suite des événements par ses amis. Et c’est finalement un autre récit qui prend le dessus, celui de l’aubergiste qui a accueilli les chasseurs. L’homme raconte comment son grand-père, grand chasseur et homme impie, a eu maille à partir avec un lièvre aux dimensions gigantesques, sans jamais réussir à l’attraper, épuisant ses chiens à la poursuite de l’animal fabuleux. « C’était le lièvre qui riait de son côté, en se renversant sur ses pattes de derrière, et en se tenant les côtes avec les pattes de devant. » (p. 99) Impénitent jusqu’au dernier moment, le chasseur laisse passer toutes les chances de racheter ses fautes, et le démon aux longues oreilles y trouve évidemment son compte.

Avec le ressort narratif des récits enchâssés, Dumas donne de la dimension à une histoire qui aurait pu rester pittoresque, mais qui devient fantastique à plus d’un titre. Évidemment, impossible de savoir si l’auteur invente la partie de chasse et l’histoire de l’aubergiste, mais cela n’a pas d’importance. Avec ce petit conte rural, Dumas s’inscrit dans la tradition des auteurs qui ont écrit le remords qui pousse à la folie, à l’instar de Dostoeivki avec Crime et châtiment. Il y a aussi quelque chose du Horla dans cette histoire de hantise silencieuse et angoissante. Voilà une courte lecture tout à fait plaisante !

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