La veille de Noël, la chorale du hameau de Mellstock passe de maison en maison pour chanter sous les fenêtres. C’est là que le Dick Dewy aperçoit la ravissante Fancy Day, nouvelle institutrice du village. Pendant toute une année, au fil des quatre saisons, le jeune homme tente de convaincre la belle coquette de l’épouser. « Il a trop de regards pour une fenêtre où personne n’apparaît, ses chaussures reluisent d’une façon suspecte, il a des yeux inquiets, il consulte souvent l’horloge. […] Dick est un homme perdu. » (p. 78) Éperdu d’amour, sans aucun doute, et bien décidé à surpasser les autres soupirants de la vaniteuse qui n’aime rien tant que les compliments. « Le visage d’une jeune fille suffit à faire la pluie et le beau temps. » (p. 101) Le cœur de la demoiselle restera-t-il honnête ou sera-t-il changeant comme la girouette entraînée par le vent ?
Ce roman est le premier succès de l’auteur anglais, après un premier roman gothique largement décrié par la critique. On y retrouve en germe les thèmes qui seront développés dans Loin de la foule déchaînée, bien que Fancy n’ait pas l’épaisseur de Bathseba. Ce que je retiens surtout de cette lecture, c’est l’ode à la nature et aux saisons sempiternelles. Avec ce roman champêtre, rustique et réaliste, Thomas Hardy pose les premiers traits du Wessex, son Arcadie anglaise que je retrouve avec plaisir dans tous ses autres romans.