Peut-on aimer les animaux et les manger ?

Texte de Guillaume Meurice.

Le narrateur déjeune avec une amie. Le sujet principal de la conversation ?  Ce qui se trouve dans leurs assiettes respectives. Lui a commandé de la viande, elle une salade. On pourrait évoquer la distinction genrée de l’alimentation, mais restons-en au végétarisme et au carnisme, en essayant de répondre à la question du titre. Pour moi, la réponse est simple, c’est non. D’aucun·es me reprocheront mon manque de nuances, mais tuer ce qu’on aime, ça me semble être de la pure perversité. L’auteur appelle ça autrement. « Je ne pense pas du tout que tu es un monstre. Tu es simplement comme tour le monde : tu as des contradictions. […] Tu sais, végétarien, ce n’est pas une religion. L’idée, c’est d’être en accord avec ce qu’on pense être un bon comportement. » (p. 5)

La collection ALT s’adresse à un jeune lectorat, ce qui explique sans doute que l’ouvrage reprenne tous les arguments les plus basiques, voire les plus simpliste, pour débroussailler le sujet. En vrac :

  • L’humain a des canines, donc il est fait pour manger de la viande.
  • Les végétarien·nes souffrent de carences et ont besoin de B12.
  • La viande, c’est naturel et d’autres mammifères en mangent.
  • C’est bien beau d’être végé si nos téléphones viennent de Chine.
  • Le végétarisme menace toute une part de l’économie agroalimentaire.

Rappelons que, chaque jour, 3,2 millions d’animaux sont tués pour la seule consommation humaine et qu’une part non négligeable de cette viande finira à la poubelle. Rappelons que l’industrie carniste est l’une des plus émettrices de gaz à effet de serre. Alors, cessons de nous cacher derrière nos petits doigts. Cessons d’en appeler à la pureté militante de celleux qui nous alertent et prenons les bonnes décisions. « Tu insinues que puisque je ne suis pas parfaite, je pourrais, en plus de tout ce que je fais de travers, manger de la viande. C’est-à-dire ajouter une décision pas glorieuse à toutes celles que j’ai déjà prises ? Et donc en gros, tu veux dire que se comporter mal, ce n’est pas grave si l’on se comporte déjà mal par ailleurs ? » (p. 17)

Je ne peux pas dire que cet ersatz de dialogue socratique m’ait convaincue, mais cela reste une bonne entrée en matière pour les jeunes et moins jeunes qui s’interrogent sur le sujet et cherchent à revoir leur rapport au vivant. Pour approfondir, je recommande Insolente Veggie – Une végétalienne très très méchante.

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