Il était une fois une île entourée d’un océan dont les vagues impitoyables rongent toujours plus les plages et les falaises. Cependant, le travail patient de la nature ne fait que conclure les ravages causés par la main de l’homme. Et quand une femme vient dire qu’il faut évacuer le rivage, reculer le front de mer pour éviter que tout sombre, personne ne l’écoute. Personne ne veut l’entendre. Parce que des intérêts économiques supplantent les exigences écologiques. « Il faut accepter de reculer, tout simplement, avant qu’une vague ne vienne et n’emporte tout, une vague qui serait l’autre nom de la tempête. » (p. 17) Face aux îliens, la géologue est seule. Et soudain, la vague, ce pourrait être elle, si personne ne fait rien pour la stopper.
Voilà un très court roman, fort beau, sous-tendu de symbolique, souvent étrange et laconique, avec une chute déconcertante, presque abrupte. J’avoue sans honte ne pas avoir tout compris des motivations des personnages. J’ai lu le texte sans déplaisir, fascinée par les descriptions marines, mais j’en ressors comme on émerge d’un cauchemar, interloquée et soulagée. Chose certaine, ce roman me marquera pour longtemps.