« Ce qu’on vous enseigne avant tout, ça n’est pas comment gagner, mais comment tomber. Ce qui ne signifie pas perdre. Mais cette évidence n’arrive qu’après. » (p. 11) Invité à prononcer les vœux de la Fédération française de Judo, l’auteur revient sur l’importance de cet art martial dans son existence, depuis l’enfance aux Minguettes jusqu’aux tapis rouges des festivals de cinéma. « Dans une carrière de judoka, on tombera beaucoup. Mais on aura appris d’emblée qu’une chute n’est pas un effondrement. Elle est un avènement. »(p. 17)
Les références au cinéma sont évidemment nombreuses, mais l’auteur, directeur général du Festival de Cannes, convoque aussi des œuvres littéraires et picturales. Mises en regard avec le judo, elles prennent une autre dimension et, par échange de bons procédés, enrichissent la vision que l’on a du sport japonais. Outre le récit que fait l’auteur de son parcours de judoka, l’ouvrage est une mine de renseignements sur cet art martial. À mon goût, ce traité historique, cette encyclopédie, voire ce dictionnaire amoureux du judo sont à réserver à des amateurs ou à des curieux intéressés par la discipline. J’ai lu ce texte sans déplaisir, mais avec un ennui vaguement croissant. J’aurais préféré plus de Thierry Frémaux et moins de technique sportive. « Nous n’avons pas été enfants, nous n’avons pas été adolescents, nous avons été judokas. Nous sommes devenus adultes sans nous en apercevoir. » (p. 209) Il reste que le livre est remarquablement écrit et a fait s’allonger ma liste d’œuvres cinématographiques à découvrir.
Roman lu dans le cadre du prix Sport Scriptum 2021.