Oscar a une leucémie. L’opération de la dernière chance a échoué. Personne ne peut affronter le petit garçon. Personne, sauf Marie Rose, la « dame rose » qui visite les enfants. Elle lui conseille d’écrire à Dieu. Pendant douze jours, Oscar grandit de dix ans et il confie ses pensées à Dieu.
Première page et déjà, ça commence mal: « Écrire, c’est rien qu’un mensonge qui enjolive. » (p. 9) Monsieur Schmitt, je ne suis pas d’accord. L’écriture, c’est la révélation de ce qu’on n’arrivait pas à voir sans le passage par la plume, selon moi et je n’en démords pas !
Je n’y crois pas à ce langage trop direct de petit garçon effronté. La leçon de catéchisme est des plus indigestes: « Dieu n’est pas le Père Noël. Tu ne peux demander que des choses de l’esprit. » (p. 21) Les personnages sont insupportablement caricaturaux. Passe encore que la mémé de choc se fasse passer pour une ancienne catcheuse, reine des rings régionaux. Mais les camarades de souffrance d’Oscar sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase : entre le grand brûlé, le gamin qui souffre d’obésité infantile et le cas d’éléphantiasis, on déambule en pleine galerie des horreurs. Trop de pathos tue le pathos. Merci Monsieur Schmitt, on a compris que vous vouliez nous faire pleurer, inutile d’en rajouter ! Toute cette mièvrerie gâche l’effet voulu du livre, à mon avis. Au lieu de m’émouvoir, ça m’agace. Et si ça m’agace, je taille dans le vif.