Essai de Michel Pastoureau.
Michel Pastoureau aime sortir de l’obscurité des sujets que d’autres historiens estiment moindres. « Pendant longtemps, les historiens ne se sont guère préoccupés de l’animal. Ils l’ont abandonné aux recueils d’anecdotes et à la “petite histoire”, comme ils avaient l’habitude de le faire pour tous les sujets qui leur semblaient secondaires, insignifiants ou marginaux. » (p. 9) En quarante chapitres, il présente des animaux célèbres : les oies du Capitole, l’éléphant d’Hannibal, les survivants de l’arche de Noé, les peintures de la grotte de Lascaux, la brebis Dolly ou encore Teddy Bear.
L’historien recoupe des sources littéraires, religieuses et scientifiques issues de l’Antiquité, du Moyen-âge et de l’époque moderne. Entre hagiographie et iconographie, il présente l’animal dans ce qu’il a de plus emblématique, à savoir ses rapports avec l’homme. « Dans l’Occident médiéval, les ménageries sont toujours des signes de puissance et des instruments politiques. » (p. 118) De tout temps, l’être humain s’est interrogé sur l’esprit animal et son âme éventuelle. Qu’ils soient honnis ou sacrés, les animaux appartiennent à un imaginaire collectif très puissant. À les côtoyer au quotidien, les hommes prêtent aux bêtes des traits humains. « Peut-on considérer tous les gros animaux domestiques comme des êtres moraux perfectibles ? » (p. 182)
Cet essai est simple et intéressant. Il présente avec clarté des morceaux d’histoire, mais je déplore l’absence de conclusion. Le livre se referme sur le mouton et sur la bibliographie. Enfin, une question se pose : mais où est le lapin ? La couverture est très alléchante et son nom n’apparaît qu’une fois en 331 pages ! Je suis outrée !