Orpheline, Ambre Saint-Clare a grandi à la campagne. Quand elle rencontre Lord Bruce Carlton, sa vie tout entière prend un chemin nouveau : adieu la campagne, bonjour Londres. Sa très grande beauté et son inextinguible ambition sont des armes qu’elle manie avec talent. « S’il est une chose que jamais une femme ne pardonne à un homme, c’est de ne pas avoir envie de coucher avec elle. » (p. 95) Follement éprise de Bruce Carlton, elle est toutefois déchirée entre son amour pour lui et son désir de réussir à la cour du roi Charles II, revenu d’exil après quinze ans de puritanisme. Avide de vivre et de briller, Ambre connaît toutes les aventures et toutes les mésaventures : le théâtre, la prison pour dettes, la peste, le grand incendie de Londres, de nombreux mariages et des grossesses, des succès et des échecs. À la Cour, elle baigne avec plaisir dans les intrigues, les secrets et les complots. Son ambition ultime est de devenir la maîtresse du roi. Mais qui sait si cela lui suffira ?
Follement romanesque, voire picaresque, ce roman offre un bon moment de divertissement tant il est facile de prévoir qu’une péripétie va suivre un rebondissement. Mais je n’ai aucune sympathie pour l’héroïne qui n’est que caprice, égoïsme, ambition et manipulation. Intelligente et calculatrice, elle ne fait rien sans y penser à deux fois. « Il doit avoir l’intention de m’épouser. […] Personne ne fait des cadeaux semblables s’il n’a pas compté qu’ils lui reviendront. » (p. 575) Ambre est souverainement agaçante et il est des personnages d’aventurières bien plus plaisants. Elle m’a souvent rappelé Moll Flanders, la malheureuse héroïne de Daniel Defoe qui ne fait rien que créer son propre malheur. Ambre est une caricature de femme légère et croqueuse d’hommes. « Aucune femme n’est jamais satisfaite quand elle ne sait pas qu’elle peut faire souffrir l’homme qui l’aime. » (p. 745) Le roman en lui-même est plaisant car il peint avec animation l’effervescence de Londres, mais il est tout de même légèrement indigeste avec ses 890 pages.