Venu en France de manière plutôt illégale pour y acheter un lit à clous dans une célèbre enseigne suédoise, le fakir Ajatashatru Lavash se retrouve coincé dans une armoire et effectue contre son gré un voyage à travers l’Europe, et rarement dans des conditions de confort optimales. Il découvre alors les affres de l’immigration clandestine. « Non, n’en déplaise à Aznavour, la misère n’était pas moins pénible au soleil. » (p. 95) Lui, petit arnaqueur sans scrupule, a plusieurs révélations : « Il allait s’affairer à devenir quelqu’un de bien, […] son histoire l’avait changé, […] il désirait lui aussi avoir quelqu’un à aider et à qui donner. » (p. 131) Chacune des rencontres qu’il fait contribue à le rendre meilleur : de Gustave Palourde, conducteur de taxi, à la belle Sophie Morceaux en passant par la bande de Soudanais qui essaient de passer au Royaume-Uni, le fakir connaît une élévation de l’âme que n’aurait pas renié Bouddha.
Ce roman n’est pas déplaisant, mais il m’a rapidement lassée : sa loufoquerie est forcée, tout comme les jeux de mots qui n’en finissent pas sur le nom imprononçable du héros. La meilleure partie de ce texte, c’est peut-être le roman qu’Ajatashatru écrit quand il est coincé dans la soute d’un avion, cette histoire d’un terroriste aveugle en prison. J’ai lu le dernier quart du roman en diagonale, pressée d’en finir avec cette histoire dont j’avais tout lu dès le titre.