Bande dessinée de Stan Sakai.
Pendant une grande partie de ce deuxième volume, nous suivons les années d’apprentissage du samouraï, auprès de Katsuichi, vieux senseï aussi sage qu’exigeant. « L’épée est l’âme du samouraï et le symbole de sa position. Apparaître en public sans elle est une disgrâce, car derrière l’âme se trouve l’esprit. Quand tu frappes, frappe d’abord avec ton esprit. » (p. 18) On voit le jeune Miyamoto avec ses oreilles encore libres du catogan des samouraïs (et c’est absolument trop mignon !). Il raconte sa jeunesse à Gen, compagnon plus ou moins gredin dont il ne cesse de croiser la route. « Tu n’es pas un ami ! Tu es un tricheur et un manipulateur, indigne de confiance et… / OK, j’accepte tes compliments. Maintenant, je te laisse m’offrir un verre et tu pourras continuer à me raconter ton histoire. » (p. 54) Le lapin ronin détaille également les circonstances qui l’ont conduit à entrer au service de maître Mifune, seigneur auquel il est resté fidèle jusqu’à la mort de celui-ci, et même au-delà.
Ce tome d’apprentissage est plutôt sombre et s’attarde un peu sur les agitations politiques du Japon, mais moins que le précédent. Il s’agit surtout de comprendre comment Miyamoto est devenu un ronin et pourquoi il reste fidèle au code des samouraïs. « Pourquoi l’as-tu tué ? Pour l’argent ? / Bien sûr que non ! C’était une dette d’honneur. / Ah ! L’honneur ? Je ne connais pas ce mot ! L’argent, ça, je peux comprendre ! » (p. 8) Parce que l’honneur, c’est également savoir punir ses amis quand ils trahissent le bushido. Cependant, cette bande dessinée ne manque pas d’humour et d’une certaine légèreté. Stan Sakaï introduit des créatures du folklore japonais, comme des fantômes qui offrent l’hospitalité ou des kappas, ces démons aquatiques dont le crâne ouvert rempli d’eau ne doit jamais se vider. Et Miyamoto croise aussi la route d’un étrange dragon cracheur de feu nommé Zylla, ou peut-être Godzylla…
Il y a bien des animaux dans ces pages : lapin évidemment, phacochère, rhinocéros, lion, chat, ours, loup, renard, blaireau, tigre ou encore souris. Et toujours ces sortes de lézards/dinosaures sortis d’une époque préhistorique. Entre parenthèses sont proposées les traductions des mots japonais utilisés. C’est bien plus pertinent qu’un lexique en fin d’ouvrage ou que des notes de bas de page, car cela ne brise pas le rythme de lecture de cases en cases.
Je poursuis avec bonheur ma découverte des aventures du brave lapin Usagi Yojimbo avec ce deuxième volume et les suivants m’attendent déjà dans la pile à lire !