Siméon, Morgane et Venise Morlevent ont respectivement 14, 8 et 5 ans. Leur père a disparu un matin et leur mère vient de mourir. Les petits Morlevent sont seuls au monde. Leur assistante sociale et la juge des tutelles trouvent la trace de Josiane et Barthélemy Morlevent : la première a été adoptée par le père des enfants et le second est leur demi-frère. Josiane est mariée depuis des années et désespère de tomber enceinte. Barthélemy a 26 ans, aucun métier et un mode de vie plutôt erratique. Les petits Morlevent ont juré de ne pas se séparer et de rester ensemble coûte que coûte. Mais ce plan tourne court : Siméon est malade et il est bien difficile de confier la garde de 3 enfants à une même personne. « C’était drôle ce cadeau que la vie lui avait fait, cette fratrie un instant offerte sur un plateau et qui, maintenant, lui passait sous le nez. » (p. 105)
Court et attachant, ce roman m’a beaucoup rappelé Simple où un jeune garçon fait son possible pour ne pas être séparé de son frère et finit par se construire sa propre famille. Marie-Aude Murail use du même ton tendre, goguenard et amusé, profond quand il le faut et cocasse quand un grand sourire est nécessaire. Les quiproquos s’enchaînent et donnent le tournis. Tout est bien qui finit bien dans un monde qui n’est pas celui des bisounours et où les malheurs ne sont pas simplement balayés sous le tapis, mais vécus à plein et intégrés dans le fil des jours.