Félicette menait une vie heureuse dans les rues et sur les gouttières de Paris. Attrapée par la fourrière, elle est sélectionnée pour intégrer un programme scientifique. « Ah, nous avions l’air fin, flanqués d’une électrode au sommet de la tête. » (p. 3) La France s’est lancée dans la course à l’espace : pas question de se laisser dépasser par les États-Unis ou l’URSS. Félicette, avec d’autres chats, participe à un projet de biologie spatiale. Les Russes ont envoyé un chien dans les étoiles, les Français enverront un chat. Le voyage de Félicette l’emmènera plus loin que prévu.
Cette nouvelle prend place entre des chapitres du roman Guerre aux grands. Cette parenthèse centrée sur un petit animal est en réalité une violente dénonciation des expériences sur les animaux. Tels sont les mots de l’auteur : « La chatonaute est une nouvelle dédiée à Félicette et à tous les animaux que la barbarie a sacrifiés au nom du progrès humain. » (p. 14) Je suis assez vivement engagée dans la cause animale : non aux expériences et aux trafics ! Cette nouvelle est simple, un brin loufoque, mais le franc-parler de Félicette a le mérite d’exposer des vérités qu’il ne faut pas se cacher. « Oui, nous souffrons autant que vous nous faites souffrir ! Vous apprenez votre métier de bourreau sur vos compagnons les plus fidèles ! Alors, dites-moi, messieurs les penseurs, sommes-nous des esclaves puisque vous êtes nos maîtres ? » (p. 14) Le texte se conclut sur une photo de Félicette, premier chat envoyée dans l’espace par les Français, qui porte une diode sur la tête. Croyez-moi, c’est bien triste et pitoyable.