Album jeunesse sur un texte de David Bowie et avec des illustrations d’Andrew Kolb.
Souriant et confiant, le major Tom Brixton entre dans le vaisseau spatial qui l’envoie par-delà la couche d’ozone. Le décollage se déroule sans encombre et les agents de contrôle au sol sont ravis. Les premières minutes de l’astronaute en dehors de l’appareil sont magnifiques. Puis vient le grain de sable intersidéral qui enraye la machine. Major Tom ne rentrera pas sur terre.
Cela vous rappelle quelque chose à vous aussi ? Andrew Kolb a mis en images, ‘Space Oddity’, la chanson de David Bowie. La voici pour les distraits ou ceux qui arrivent d’une autre galaxie.
https://youtube.com/watch?v=cYMCLz5PQVw
Cet album, pour le moment uniquement disponible au format PDF sur Internet, se veut libre d’accès et offert au partage grâce à l’étendue infinie de la toile. Web Oddity en quelque sorte…
Le livre compte 21 pages. Les illustrations ont la part belle. Chaque page ne porte qu’une ligne de la chanson, clairement mise en couleur et en forme. L’ambiance nerveuse et ultra-concentrée de la base de lancement est parfaitement rendue et s’oppose à l’immensité spatiale qui éclate et déborde de la page. Des étoiles en-veux-tu-en-voilà ! Le graphisme reste très abordable pour un lectorat jeune, mais il est teinté d’un je-ne-sais-quoi qui m’évoque les dessins animés des années 1960/1970. Je me vois bien rangeant l’album de Kolb pas loin de celui de Bowie…
À l’ivresse des profondeurs étoilées qui s’empare de l’astronaute dans le texte original, Andrew Kolb substitue une pluie de météorites qui endommage le vaisseau spatial. Mais la métaphore est éloquente : quelque chose de soudain et d’incontrôlable s’abat sur Major Tom et le retour est impossible. Toute communication est coupée. Major Tom est perdu dans le cosmos, les agents au sol sont effondrés et les lecteurs désemparés. L’album de Kolb ne résout pas l’histoire et ne comble pas le manque.
Un détail, exploitation du texte original, m’a particulièrement émue. Major Tom embarque une photo dans sa capsule. L’image le représente avec son épouse dans un parfait moment de bonheur. Le cliché est posé sur la table de pilotage et c’est abîmé dans sa contemplation que l’on voit Tom pour la dernière fois.
Voilà un album qui ravira tous les petits garçons férus de comètes et de télescopes. Mais aucun doute que leurs papas et mamans liront avec émotion un livre qui chante à chaque page l’un des plus grands titres de tous les temps. Il faut lire Space Oddity en écoutant Space Oddity, sinon où est l’intérêt ? Et surtout il faut le lire tel qu’il est, en anglais. Il serait vain et dommage de traduire l’ouvrage en français ou tout autre langue.
David Bowie et moi, c’est une passion qui n’est plus secrète depuis longtemps. Je suis enchantée par ce petit ouvrage et j’espère qu’il gagnera suffisamment en notoriété pour être un jour édité !