Roman d’Archibald Joseph Cronin.
Grâce à l’héritage de son grand-père, Robert Shannon a pu réaliser son rêve et suivre des études de médecine. Toujours très ambitieux, il veut marquer le monde scientifique, mais il est contraint de travailler sur les recherches du professeur Usher qui ne tolère pas que ses assistants consacrent leur temps à autre chose que la tâche qui leur a été confiée. « Tandis que j’étais ainsi en servitude, j’avais cherché avec une ardeur passionnée un sujet de réelle importance pour une recherche étendue, une thèse originale, si capitale qu’elle influencerait, ou même modifierait l’orientation de la médecine générale. » (p. 22) Alors qu’il fréquente de plus en plus la jeune Joan Law, étudiante en médecine, il soupçonne un lien entre une épidémie animale et la grippe qui a décimé les environs. Déterminé à trouver le bacille responsable de ces deux maladies, il doit sans cesse surmonter des obstacles terribles pour mener à bien ses travaux. « Le plus dur, dans la recherche scientifique, est d’obtenir les crédits indispensables pour la poursuivre. » (p. 146) Il est également tourmenté par son amour pour Joan dont la famille est farouchement protestante. Encore une fois, sa foi catholique est source de tourments.
Décidément, il n’a pas de pot, ce pauvre Robert, ou alors toujours in extremis. Dans Les vertes années, après bien des peines et des déceptions, il voyait enfin s’ouvrir les portes de l’université de médecine. Il y a fait de brillantes études, mais son caractère emporté et insatisfait le conduit sans cesse à prendre des décisions irréfléchies. Alors, forcément, ça ne va pas toujours comme il voudrait. Robert Shannon ne veut pas d’une clientèle, il veut son consacrer son talent à la recherche. C’est une ambition louable, mais l’attitude du jeune médecin à l’égard des patients est assez agaçante. Robert enfant est un personnage attachant pour lequel il était encore assez aisé d’éprouver de la compassion. Robert adulte est un bonhomme qui irrite assez rapidement.